Les fonctions grammaticales
Il est intéressant de noter que toutes les natures grammaticales ne peuvent pas prendre toutes les fonctions grammaticales. Un adverbe ne peut pas occuper la fonction de sujet par exemple. Le nom est le mot qui peut occuper le plus grand nombre de fonctions. En voici la répartition :
Nature | Fonctions possibles | Exemples |
Le nom |
Sujet (il fait l’action)
COD (qui ? quoi ?)
COI (à qui / quoi ? de qui / quoi ?)
COS (lorsqu’il y a déjà un premier COD ou COI)
Complément d’agent (à la voix passive, introduit généralement par par)
Attribut du sujet (relié au nom par un verbe d’état)
Complément du nom
Complément circonstanciel
Apposition
|
Le canard mange du pain.
Elle attend Paul.
Il pense souvent à sa cousine
J’ai offert un livre à Eva.
La souris est mangée par le chat.
Et la nuit devient le jour
Le frère de Jessica a aussi fait cette école.
Dès le lever du soleil, je sors du lit.
Cet élève, Djibril, est sage ! |
Déterminant | Il n’a pas de fonction propre, il fait partie du G.N. (groupe nominal) | X |
Adjectif |
Epithète liée (placé juste avant ou après le nom qu’il accompagne)
Epithète détachée (séparé du nom qu’il accompagne par une virgule)
Attribut du sujet (relié au nom qu’il accompagne par un verbe d’état) |
Ses yeux bleus sont si jolis !
Rouges, les tomates sont mûres !
Les fraises sont bonnes. |
Pronom |
Comme le pronom remplace habituellement un nom déjà identifié, il peut prendre les mêmes fonctions que celui-ci.
Sujet (il fait l’action)
COD (qui ? quoi ?)
COI (à qui / quoi ? de qui / quoi ?)
COS (lorsqu’il y a déjà un premier COD ou COI)
Complément d’agent (à la voix passive, introduit généralement par par)
Attribut du sujet (relié au nom par un verbe d’état)
Complément du nom
Complément circonstanciel
Apposition |
Elle mange du pain.
Elle l’attend.
Il pense souvent à elle.
Je lui ai offert un livre.
La souris est mangée par celui-ci.
Et il est devenu quelqu’un.
Le mien a aussi fait cette école.
Je serai chez toi à 8 heures !
Et pourtant, lui, il me regarde souvent |
Verbe |
S’il est conjugué le verbe est automatiquement le noyau de la phrase simple ou de la proposition.
A l’infinitif, le verbe peut être :
Sujet
COD
Complément circonstanciel |
Se lever est la chose la plus difficile à faire !
J’aime chanter.
Les poètes voyagent sans partir. |
Adverbe | Complément circonstanciel | Hier, je suis allé voir mes parents. |
Préposition | La préposition n’a pas de fonction propre. | X |
Conjonction de coordination | La conjonction de coordination n’a pas de fonction propre. Elle relie deux mots ou groupes de mots de même nature. | X |
Conjonction de subordination | La conjonction de subordination n’a pas de fonction propre. Elle relie une proposition subordonnée à une proposition principale. | X |
Interjection et onomatopée | Elles n’ont pas de fonction propre. | X |
Les fonctions liées avec le nom
Pour comprendre les fonctions liées au nom, il faut tout d’abord comprendre et savoir repérer un groupe nominal (GN). Celui-ci a pour noyau le nom, qui peut être complété par d’autres natures :
- Un déterminant : Le chien attrape sa balle.
- Un adjectif : Le gentil chien attrape sa balle.
- Un groupe prépositionnel (GP) constitué d’une proposition + un mot ou un groupe de mot : Le chien de mon voisin attrape sa balle.
- Une proposition : Le chien qui ronge son os observe les passants.
Ils peuvent bien évidemment se cumuler : Le gentil chien de mon voisin qui ronge son os observe les passants.
De plus, ils ne sont pas essentiels à la construction de la phrase : Brutus observe les passants.
I L’épithète
L’épithète (fonction) est un adjectif (nature) qui est accolé au nom ou séparé de ce dernier par une virgule. Dans le premier cas, on parlera d’épithète liée ; dans le second cas, on parlera d’épithète détachée.
Ex. : Une belle orchidée a été déposée a côté de ton bureau. Belle = nature : adjectif ; fonction : épithète liée au nom orchidée.
Ex. : Un homme, élégant, est venu prendre notre commande. Elégant = nature : adjectif ; fonction : épithète détachée du GN : Un homme.
L’épithète (fonction) peut également être une proposition subordonnée relative introduite alors par un pronom relatif (nature). De même elle peut être liée ou détachée.
Ex. : L’orchidée qui est très belle a été déposée à côté de ton bureau. Qui est très belle = proposition subordonnée relative ayant pour fonction épithète liée.
Ex. : Un homme, qui était très élégant, est venu prendre notre commande. Qui était très élégant = proposition subordonnée relative ayant pour fonction épithète détachée.
II Le complément du nom ou de l’adjectif
A – Le complément du nom
Le complément du nom (fonction) est relié au nom (nature) par une préposition (nature) : on parle alors de groupe prépositionnel. Il permet d’apporter une information supplémentaire permettant de caractériser le nom.
Ex. : Le jouet de ce petit garçon est tombé de sa poussette. De + GN (ce petit garçon) = nature : groupe prépositionnel ; fonction : complément du nom Le jouet (il apporte une information sur « Le jouet » [GN] et permet de mieux le déterminer).
B – Le complément de l’adjectif
Cette fonction grammaticale est plus rarement évoquée en classe, cependant il est intéressant de connaître son existence. Le complément de l’adjectif est généralement un verbe, relié à l’adjectif par une préposition. Le complément de l’adjectif permet de préciser l’adjectif.
Ex. : Cet exercice facile à faire sera au contrôle la semaine prochaine. À + V (faire) = nature : groupe prépositionnel ; fonction : complément de l’adjectif facile (il apporte une information permettant de savoir en quoi l’exercice est facile).
III L’apposition
Il s’agit d’un mot ou d’un groupe de mots qui apporte une information au nom. L’apposition (fonction) est constitué d’un nom ou d’un groupe nominal (nature)
Ex. : Safia, une jeune fille de quinze ans, prenait le bus tous les jours pour aller à l’école. Ici, l’apposition (fonction) se constitue d’un GN dont le noyau est fille.
Les fonctions liées au verbe
I Sujet
Le sujet est celui qui fait l’action, on dit qu’il régit la phrase. Pour le trouver dans une phrase, on se demandera « Qui réalise l’action ? ».
Ex. 1 : Nous mangerons à la cantine ce midi.
Pour le trouver, nous pouvons demander : « Qui mangera à la cantine ce midi ? » : nous = nature : pronom personnel ; fonction : sujet du verbe « manger ».
Ex. : Les amis de mon frère viennent souvent à la maison.
« Qui vient souvent à la maison ? » : les amis de mon frère = nature : GN ; fonction : sujet du verbe « venir ».
Ex. : Voyager est ma passion.
« Qu’est-ce qui est ma passion ? » : voyager = nature : verbe ; fonction : sujet du verbe « être ».
Ex. : Qui aime mon chien sera mon ami !
« Qui sera mon ami ? » : qui aime mon chien = proposition subordonnée ; fonction : sujet du verbe « aimer ».
Parfois le sujet est inversé, c’est-à-dire qu’au lieu d’être à la gauche du verbe (place que le sujet occupe le plus souvent), le sujet est placé à la droite du verbe. Cette tournure se retrouve assez souvent, attention à ne pas tomber dans le piège !
Ex. : De temps en temps, sur mon balcon viennent les oiseaux.
« Qui vient sur mon balcon de temps en temps ? » : Les oiseaux = nature : GN ; fonction : sujet du verbe « venir ».
II Le complément d’objet
A – Le complément d’objet direct (COD)
Le COD apporte un complément d’informations au verbe auquel il est directement relié (c’est pour cela qu’on parle de complément d’objet direct).
Pour le repérer, à la suite du verbe, on posera la question « quoi ? » ou « qui ? ».
Ex. : J’ai acheté un nouveau téléphone.
« J’ai acheté quoi ? » : un nouveau téléphone = nature : GN ; fonction : COD du verbe « acheter ».
Ex. : Il a conduit Edwige à l’école.
« Il a conduit qui ? » : Edwige = nature : nom commun ; fonction : COD du verbe « conduire ».
B – Le complément d’objet indirect (COI)
Le COI apporte un complément d’informations au verbe dont il est séparé par une préposition (généralement à ou de), c’est pour cela qu’on parle de complément d’objet indirect).
Pour le repérer, à la suite du verbe, on posera la question « à qui / quoi ? », « de qui / quoi ?).
Ex. : Syrine parle de son exposé à Lisa.
« Syrine parle de quoi ? » : de son exposé = nature : groupe prépositionnel (GP) ; fonction : COI du verbe « parler ».
Ex. : Pensez à faire vos devoirs pour demain.
« Pensez à quoi ? » : à faire vos devoirs = nature : groupe prépositionnel (ou groupe verbal infinitif précédé d’une préposition) ; fonction : COI du verbe « penser ».
C – Complément d’objet second (COS)
Il existe des verbes à double transitivité (ou transitif double) qui peuvent être accompagnés de deux compléments d’objet. Pour faire plus simple, certains verbes ne peuvent pas avoir de complément d’objet (ils sont alors intransitifs), certains peuvent avoir un complément d’objet (ils sont alors transitifs) et certains peuvent même avoir deux compléments d’objet (double transitivité).
Ex. : Loïc a acheté un collier à Kamilia.
Pour analyser cette phrase, nous commencerons par prendre le S et le V puis nous nous poserons les questions au fur et à mesure :
– « Loïc a acheté quoi ? » : un collier = nature : GN ; fonction : COD du verbe « acheter ». Poursuivons.
– « Loïc a acheté un collier à qui ? » : à Kamilia = nature : GN ; fonction : COI du verbe « acheter » – mais comme il y a déjà un premier complément d’objet lié au verbe « acheter » (un collier) ce COI sera renommé COS.
Généralement les verbes à double transitivité sont suivis d’un COD et d’un COI, dans ce cas, quelle que soit leur position dans la phrase, ce sera toujours le COI qui deviendra COS. Au DNB, les phrases peuvent être rendues plus complexes par la présence de pronoms.
C’est ce que nous allons voir ci-dessous :
Etape 1 : Aubin a offert à Soraya un recueil de poésies.
Aubin = N / S du verbe « offrir » – un recueil de poésies = GN / COD du verbe « offrir » – à Soraya = GP / COI (et donc, comme il y a déjà un COD lié à « offrir « ) COS du verbe « offrir ».
Etape 2 : Remplaçons maintenant « un recueil de poésies » par le pronom correspondant : « le / l’ ».
Aubin l’a offert à Soraya.
Aubin = N / S du verbe « offrir » – l’ = pronom / COD du verbe « offrir » – à Soraya = GP / COI (et donc, comme il y a déjà un COD lié à « offrir « ) COS du verbe « offrir ».
Etape 3 : Remplaçons maintenant : « à Soraya » par le pronom correspondant : « lui ».
Aubin le lui a offert.
Aubin = N / S du verbe « offrir » – l’ = pronom / COD du verbe « offrir » – lui = pronom / COI (et donc, comme il y a déjà un COD lié à « offrir « ) COS du verbe « offrir ».
Essayons avec un dernier exemple :
Elle le leur a dit.
« Elle a dit quoi ? » : le = nature : pronom (on ne sait donc pas exactement ce qui a été dit, le propos a été englobé dans le pronom « le ») ; fonction : COD du verbe « dire ».
« Elle a dit quoi, à qui ? » : leur = nature : pronom (on ne sait donc pas exactement à qui ça été dit, les personnes étant englobées dans le pronom « leur ») ; fonction : COS du verbe « dire ».
III Le complément d’agent
Le complément d’agent n’existe que si la phrase est à la voix passive (faire renvoi vers cours sur la voix passive). Il est celui qui réalise l’action du verbe à la voix passive. Il est très facile à repérer car il est quasiment toujours précédé de la préposition « par » ou plus rarement de la préposition « de ».
Ex. : La serrure a été réparée par notre voisin.
Ex. : Le plat fut apprécié par tous les convives.
Ex. : Tes efforts sont appréciés de tous.
IV Attribut
A – Attribut du sujet
L’attribut du sujet suit les verbes d’état (également appeler verbe attributif) : être, paraître, sembler, devenir, demeurer, rester, avoir l’air, passer pour… Il permet de caractériser le sujet.
Ex. : C’est toi.
Ex. : L’histoire devient intéressante.
Ex. : Joël a l’air distrait.
Très souvent, vous confondez l’attribut du sujet avec le COD, en posant la question « quoi ? », il faut donc absolument retenir que s’il s’agit d’un verbe d’état la fonction attendue est l’attribut du sujet.
B – Attribut du COD
Ce cas est beaucoup plus rare et il y a peu de chances que vous le rencontriez dans au brevet, cependant gardez à l’esprit que tout est toujours possible.
C’est une construction assez difficile à analyser mais qui est pourtant simple une fois comprise. L’attribut du COD permet d’apporter des informations sur le COD, il ne peut se construire qu’avec des verbes qui expriment un jugement ou un changement : trouver, considérer comme, nommer… Il ne fait pas partie du COD et il ne peut pas être supprimé.
Ex. : Noan trouve l’exercice facile à faire.
Analysons cet exemple : Noan = S / trouve = V / l’exercice = COD / à faire = attribut du COD, car il n’est pas supprimable et permet de caractériser l’exercice évoqué.
Ex. : La pluie rend la chaussée glissante.
Les fonctions en rapport avec la phrase
Les compléments circonstanciels sont des fonctions apportant une information à l’ensemble de la phrase (ou de la proposition s’il s’agit d’une phrase complexe). Il caractérise les circonstances dans lesquelles se réalise l’action du verbe.
Ex. : Je pars demain.
Ici, l’adverbe (nature) demain permet de préciser le moment auquel je partira : il est complément circonstanciel de temps.
Ex. : Marine a participé parce qu’elle a dépassé sa timidité.
Ici, la proposition subordonnée conjonctive (voir cours sur les propositions) parce qu’elle a dépassé sa timidité est le complément circonstanciel de manière : la participation de Marine a nécessité des efforts, c’est ce que le complément circonstanciel nous apporte comme information.
Les compléments circonstanciels que vous croiserez le plus souvent :
- Complément circonstanciel de temps : Quand j’étais petite, je vivais en Belgique.
- Complément circonstanciel de lieu : Sofiane est parti en vacances en Australie.
- Complément circonstanciel de manière : Farress a facilement fini ses exercices.
- Complément circonstanciel de moyen : Catherine mange son plat avec des baguettes.
- Complément circonstanciel de but : Afin que vous puissiez sortir, l’école a besoin d’un mot de vos parents !
- Complément circonstanciel de cause : Serena peut aller à son cours de danse parce qu’elle a fini ses exercices.
- Complément circonstanciel de conséquence : Nora s’est concentrée, si bien qu’elle a fini ses exercices en premier.
- Complément circonstanciel d’accompagnement : Nous viendrons avec notre petit frère.
Les compléments circonstanciels un peu plus rares dans vos exercices :
- Complément circonstanciel de condition : Avec beaucoup d’entraînement, tu réussiras cette figure.
- Complément circonstanciel de comparaison : Mon chat dort plus que mon chien.
- Complément circonstanciel de concession : Sarah a choisi une spécialité en économie, malgré ses bonnes notes en littérature.
- Complément circonstanciel d’opposition : Elle a acheté des pommes au lieu d’acheter des poires.
- Complément circonstanciel de restriction : Nous avons cours tous les jours sauf le mercredi après-midi.
- Complément circonstanciel d’addition : En plus de ses études, Sonya travaille le weekend.
- Complément circonstanciel de mesure : J’ai perdu plus de 3 kilos et demi !